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BLANCHARD Philippe, « Les médias et l’agenda de l’électronucléaire en France. 1970-2000 », thèse de doctorat de science politique, Université Paris 9 - Dauphine, 2010, 500 p.

Résumé

Deux traditions d’étude de l’agenda, l’une modélisatrice et l’autre sociologique, sont utilisées conjointement pour analyser sur le long terme la construction de la controverse sur l’énergie nucléaire civile et l’évolution de la politique publique en la matière. A la stabilité de la politique menée par une communauté de politique publique soudée répond un soutien public tendanciellement favorable à la filière nucléaire, mais marqué par des renversements contestataires ponctuels. Les vacillements du soutien de certains publics pointent le rôle crucial de la couverture mass-médiatique du dossier, dont les pics de visibilité, les cadrages conflictuels ou l’accent mis sur les échecs du nucléaire ont cristallisé à certains moments les conditions d’une remise en cause de la politique. Deux cycles de médiatisation se succèdent, liés chacun à un état du référentiel sectoriel, emboîté dans un référentiel global lui-même transformé. Aucun ne parvient pourtant à renverser durablement le soutien, ni à infléchir les élites au pouvoir. Deux stratégies d’agenda s’opposent : les contestataires cherchent la politisation maximale, les partisans la discrétion. Des années 1970 aux années 1990, ces stratégies évoluent en lien avec la désidéologisation et la professionnalisation de la contestation écologiste, avec l’évolution des pratiques journalistiques et en fonction des opportunités de la conjoncture politique. Mais elles n’expliquent qu’une partie du cours de la controverse. Des agendas non stratégiques interviennent aussi, entraînés par les catastrophes, les crises, les conséquences non prévues d’actions pourtant préparées ou les convergences d’actions non coordonnées.

Texte intégral : Mémoire de doctorat PDF